Ce seroit ici le cas Mademoiselle, d’en attester vos Talens ; l’art singulier avec lequel vous maniez les cœurs, vous remuez les ames, prouve combien le Spectateur est docile aux accens d’un Acteur ; & l’empire souverain que vous exercez en ce genre sur tous les esprits, est un témoignage bien précis en saveur de la supériorité attachée à cet état. […] Un homme en s’occupant de ses affaires, ne cultive chez lui que l’ambition & l’intérêt ; une femme appliquée à son ménage n’exerce que son intelligence & son œconomie ; le jeune homme plongé dans l’étude ne pense qu’à son éducation, à son esprit ; la fille bornée à son ouvrage, n’acquiere que des talens domestiques ; l’âge mûr rempli de ses projets, ne vise qu’à s’agrandir ; & l’âge avancé ne cherche dans ses réflexions que le repentir & la sagesse.
où le Souverain Pontife assiste quelquefois en personne à des Comédies qui se représentent chez les Religieux les plus réguliers et les plus austères, ou dans des Collèges pour exercer la jeunesse et la délasser en même temps, après une année de fatigues dans l’étude sérieuse des belles Lettres. […] J’en excepte les Comédies qui se jouent en certains Pays, comme à Rome, à Venise, et dans toute l’Italie, où il est si ordinaire de voir des Religieux assister aux Spectacles, que cela est passé en coutume, et qu’il n’y a plus de scandale à donner ni à recevoir : de même qu’il n’y a point de mal pour eux de se trouver aux Comédies qui se jouent dans les Maisons Religieuses, ou dans les Collèges pour exercer la jeunesse, puisque c’est aussi un usage d’y voir sans scandale les Religieux des Ordres les plus austères.