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52. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

aux pénitents de s’abandonner dans leur particulier aux jeux réjouissants, parce que « la pénitence demande des pleurs et non pas des réjouissances » ; et tout ce qu’il leur permet, « est d’user modérément de quelques jeux en tant qu’ils relâchent l’esprit et entretiennent la société entre ceux avec qui ils ont à vivre » ; ce qui ne dit rien encore, et se réduit comme on voit, à bien peu de choses. […] Elle interdisait aux pénitents tous les exercices qui dissipent l’esprit ; et cette règle était si bien établie, qu’encore au treizième siècle, Saint Thomas, comme on voit, n’en relâche rien. […] , sans que cela répugne à l’esprit de gémissement et de pénitence dont l’église y fait profession publique ; et voilà ce qu’il appelle répondre « avec les propres paroles de Saint Thomas ». […] dans la question de la somme que nous avons déjà tant citée, article quatrième, où il demande s’il peut y avoir quelque péché dans le défaut du jeu : c’est-à-dire en rejetant tout ce qui relâche ou divertit l’esprit ; car c’est là ce qu’il appelle jeu, et il se fait d’abord cette objectionObject. […] Qu’on ne fasse donc point ce tort à Saint Thomas, de le faire auteur d’un si visible relâchement de la discipline : c’est assez de l’avoir fait sans qu’il y pensât, le défenseur de la comédie ; sans encore lui faire dire, qu’on la peut jouer dans le carême, quoiqu’il n’y ait pas un seul mot dans tous ses ouvrages qui tende à cela de près ou de loin ; et qu’au contraire il ait enseigné si expressément que les spectacles publics répugnent à l’esprit de pénitence que l’église veut renouveler dans le carême.

53. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

On a voulu imiter les Lettres Persanes : Quelle différence de goût, d’esprit, de finesse, d’agrément ! […] Il est homme d’esprit, il écrit légèrement, il a de la finesse, de l’élégance ; c’est un homme aimable. […] Est-ce un génie, un esprit créateur, un homme inépuisable, qui ne se copie jamais & ne copie personne ? […] La frivolité & la paresse, esprit dominant du siecle, ont multiplié à l’infini ces colifichets dramatiques. […] En la donnant pour raisonnable, le Philosophe ne montre qu’un esprit faux & superficiel.

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