Tous les Calaisiens sont des Gascons ; à les entendre, ils fixent les yeux de l’univers & des siecles, ils doivent servir de modèle au monde, ils ont par tout des envieux & des jaloux, leur sang va par tout enfanter des miracles, un Maire de Calais raffermit la couronne, & le lys florissant ombrage l’univers. […] Les Anglois même n’y entendent rien. […] D’excuser leur obstination dans l’erreur & le schisme, & en faire une action louable, sous prétexte de bonne foi, comme si dans un royaume catholique, où les instructions de vive voix & par écrit sont si abondantes, & le refus de les entendre si opiniâtre, pour venir au prêche, cette prétendue bonne foi n’étoit fausse & absolument impossible. […] Pilade & Oreste sont sur tous les Théatres, il a entendu prononcer la scene d’Oreste, il a vu une Actrice habillée en Tisiphone. […] L’Auteur auroit dû dire on m’apprit, non il me parut, car il n’entend certainement pas le Chinois.
Le trône où je m’assieds m’abaisse en m’élevant, Et ces marques d’honneur, comme titres infâmes, Me rendent à jamais indigne de vos flammes. » La Cour peut-elle entendre ce langage, le Ministère le souffrir, la Magistrature le tolérer, une Nation fidèle à son Prince y applaudir ? […] Je vais de ce signal faire entendre la cause, Remplir tous les esprits d’une juste terreur, Et proclamer enfin le nouvel Empereur. […] Thomas d’Aquin avait fait cette attention, il n’aurait pas d’après Cicéron, dont il cite le passage, excusé et loué les meurtriers de César, parce que c’était un Tyran d’invasion qui s’était emparé du gouvernement par violence, malgré ses sujets, à moins qu’on ne fasse entendre avec lui que ce n’était qu’un consentement forcé : « Dicendum quod Tullius loquitur in casu illo quando aliquis dominium sibi per violentiam surripit nolentibus subditis, vel etiam ad consensum coactis, et quando non est recursus ad superiorem per quem judicium de invasore fieri possit, tunc enim qui ad liberationem patriæ Tyrannum occidit, laudatur et prœmium accipit. […] Qu’entends-je ! […] Je verrai Rome en proie aux plus cruels malheurs, D’une tremblante main flatter la tyrannie, Ne gémir qu’en secret de la voir impunie, J’entendrai ses soupirs, et lâche citoyen, Pour venger mon pays je n’entreprendrai rien !