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280. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Dans la critique des mœurs, séparons la cause de la vertu de celle du vice : la première doit toujours triompher, & quel qu’ait été son Rôle durant la Pièce, prendre enfin le sceptre, commander en Reine, obscurcir son vil ennemi, par l’éclat de sa gloire, & disposer de son sort. […] eh cet homme a des ennemis ! […] Il est donc faux que la Comédie, pour être goûtée par un Peuple, doive fomenter ses penchans vicieux ou servir des passions desordonnées, comme la haîne contre telle & telle Nation : une Pièce, qui, même en temps de guerre, dirait de grossières injures à nos ennemis, serait fort mal reçue en France. […] Un amour vrai, sans feinte & sans caprice, Est en effet le plus grand ennemi du vice ; Dans ses liens qui sait se retenir, Est honnête-homme, ou va le devenir.

281. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Si vous voulez prendre la peine de lire un peu plus exactement que vous n’avez fait Salvien Evêque de Marseille dans le 6e Livre de la Providence de Dieu, vous verrez qu’il y parle des Jeux publics que les Chrétiens faisaient eux-mêmes pour rendre grâces à Dieu des Victoires qu’ils avaient remportées sur leurs ennemis ; qu’il y parle des Jeux qui n’étaient faits que pour exciter la joie. […] Après avoir cité un passage de Saint Paul pour la condamnation de ces Chrétiens, il leur dit que dans leurs Spectacles ils se déclarent en quelque manière apostats, transgresseurs de la Loi, et ennemis des Sacrements. « In Spectaculis quaedam apostasia fidei est, et a Symbolis ipsius et caelestibus Sacramentis lethalis praevaricatio. […] Je vois d’abord que ce n’est pas des Spectacles des Païens qu’il parle ; mais de ceux que les Chrétiens faisaient eux-mêmes pour rendre à Dieu des actions de grâces des Victoires qu’ils avaient remportées sur leurs ennemis. « Aut victoria de hostibus a divinitate praestatur ». […] Sur tout les Spectacles de ce temps n’ayant pas une intention sainte, comme ceux des anciens Chrétiens paraissaient l’avoir, lorsqu’ils les faisaient, comme dit Lactance, pour rendre grâces à Dieu de quelque victoire qu’ils avaient remportée sur leurs ennemis.

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