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2. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Ils devinrent si peu attachés à la gloire de leur patrie, que les barbares ruinèrent l’Empire et le détruisirent avec autant de facilité que les Romains en avaient eu, dans le temps de leur grandeur, à conquérir les Etats de plusieurs souverains asiatiques, plongés dans le luxe et la mollesse. « Après l’empire d’Occident, celui d’Orient commença à dépérir par les mêmes raisons qui avaient causé la perte du premierap. » Ce fut au théâtre que prirent naissance les deux factions qui partagèrent l’Empire sous Justinien. […] S’il est vrai, comme on ne peut en douter, que tout ce qui concourt à l’abolition des principes religieux et moraux, concourt également à la destruction des empires, ne s’ensuit-il pas évidemment que ces pièces de théâtre, en établissant le règne des sens sur les débris de la morale, minent et corrodent les fondements de l’édifice social, lui creusent un abîme profond vers lequel elles le poussent insensiblement, et qui finira par l’engloutir, si la main puissante de Dieu ne vient à son secours ?

3. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Quand la raison cède et n’a plus d’empire sur les sens, comment persuadera-t-elle à une jeune personne, de trancher dans le vif, de se priver d’un plaisir qui entraîne ? […] Ce paroxisme d’une passion peu différente d’une rage décidée, ne se calma que lorsque le Christianisme étendit sur la terre l’empire de l’innocence et des mœurs. […] Il en est d’un genre différent, dont les chefs du gouvernement doivent s’occuper comme d’une affaire qui leur est particulière, et d’autant plus digne de leurs regards, qu’elle regarde la destinée générale des empires. […] Quel expédient employa Néron et les autres tyrans de Rome, pour affermir leur empire odieux ? […] Dans ces armées de Goths, de Huns, de Vandales qui démolirent l’empire romain, y avoit-il des malades ?

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