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31. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

Je dis plus, une Comédie qui a beaucoup fait rire les Spectateurs a manqué son effet ; car c’est une preuve que l’Auteur aura pris du vice tout ce qu’il renfermoit de ridicule, & qu’il s’en sera tellement occupé, que les Spectateurs n’auront rien trouvé d’odieux ou de révoltant dans ce vice dont on vouloit cependant les corriger. […] On sort d’un pareil Spectacle plus suffisant, plus orgueilleux & plus impertinent qu’on n’y étoit entré ; on est bien résolu d’éviter le ridicule du vice, c’est-à-dire, samaniere d’être extérieure ; mais on est déterminé d’en conserver le fond, s’il est intéressant pour nous de le conserver : c’est ce qui fait que la Comédie parmi nous n’a produit d’autre effet jusqu’ici, que de supprimer le ridicule du vice, sans le détruire ; & il étoit naturel que cela arrivât ainsi, puisque généralement parlant, la Comédie a lancé tous ses traits plutôt sur la maniere d’être extérieure du vice, que sur le fond du vice. En excluant de la Comédie la peinture du ridicule, je ne la prive donc pas d’un grand avantage, puisque la peinture du ridicule ne produit d’autre effet, que de supprimer les ridicules, ce qui est fort peu de chose en comparaison du but que la Comédie doit se proposer. […] Le second précepte d’Horace, qui dit que la raillerie produit souvent plus d’effet qu’une réprimande dure & sévere, peut être vrai ; mais non-seulement cette maxime n’a aucun rapport à la Comédie, mais même il est très-dangereux d’en faire usage dans quelque cas que ce soit.

32. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder. […] Une ame, accoutumée à ne s’ouvrir qu’aux effets, les sent plus vivement. […] On a remarqué que les grands morceaux ne manquoient point leur effet sur lui. […] Les Acteurs eux-mêmes avoueront ces effets d’une prévenance maladroite.

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