Des faits de ce caractère sont admirables, ils décrient les Réligieux & les Ecclésiastiques, les libertins se croient autorisés par l’exemple des personnes si respectables. […] La Gazette Ecclésiastique, du 5 Octobre 1772, pour décrier les Jésuites, qu’il y a de la cruauté à poursuivre après leur proscription ; cette Gazette fait le plus long, le plus minutieux & le plus ennuyeux détail des affaires temporelles du Seminaire Romain, qu’ils gouvernoient depuis deux cens ans, des revenus, des dépenses, des pensionnaires, des directions, des domestiques, des achats, des ventes, &c. […] Cet homme étoit amateur du théatre, & singuliérement idolâtre de Térence, il vouloit inspirer ce goût à tout le Clergé, à la vérité il ne fit pas bâtir de théatre public, & n’appella point de troupe de comédiens, qui n’ont jamais brillé dans le Querci ; il auroit par un tel éclat, reveillé l’Evêque Chartreux, trop dévot pour aimer la comédie, qui vraisemblablement l’eût condamné ; mais il imagina de faire étudier les comédies de Térence dans le Seminaire ; il fit entendre à l’Evêque que pour faire entendre le Latin d’Akempis à ses Ecclésiastiques, il faloit les obliger d’apprendre les bons poëtes Latins, Virgile, Horace, & sur-tout Térence. […] Ces comédies Ecclésiastiques ont ouvert dans le Querci, la porte au théatre ; il y avoit toujours été inconnu : mais enfin la ville de Cahors s’est mise sur le bon ton. […] C’étoit offenser la naissance, la fortune, la prudente, les graces, la Robe & le Clergé ; & c’est le Clergé & la Robe qui portent ces funestes coups, par rivalité ; ni l’un ni l’autre ne s’en embarrassoient guere, mais les Dames poussoient les hauts cris : dévoiler les ridicules mysteres d’une vieillesse galante, & les mysteres sacrés d’une Justice Ecclésiastique, ces forfaits de leze coquetterie ne se pardonnent pas.
L’infamie civile des Comédiens, dont nous venons de parler, emporte nécessairement l’infamie ecclésiastique. […] Un Ecclésiastique, quoique Ecolier, y est bien déplacé : y prend-il l’esprit de son état ? […] Nous venons de voir l’exclusion des Comédiens de tout ordre sacré, de tout bénéfice ecclésiastique, nous allons voir qu’elle leur a refusé tous les sacrements sans exception. […] 6.° On refuse aux Comédiens même la sépulture ecclésiastique. […] L’un des plus grands reproches que fait le concile de Calcédoine contre Dioscore d’Alexandrie, auteur du brigandage d’Ephèse, c’est d’employer à entretenir des Comédiens les revenus ecclésiastiques destinés aux pauvres : « Pecuniam pauperibus erogandam theatralibus expendisse personis ».