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95. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Ce n’est donc plus que dans les livres de Poétique que l’instruction est la fin du Poème dramatique ; cela n’est plus véritable, ni dans l’intention du Poète, ni dans celle du Spectateur. […] Ils disent qu’il est vrai que la Comédie est une représentation des vertus et des vices, parce qu’il est de la fidélité des portraits de représenter leurs modèles tels qu’ils sont, et que les actions des hommes étant mêlées de bien et de mal, il est par conséquent du devoir du Poème Dramatique de les représenter en cette manière : mais que bien loin qu’il fasse de mauvais effets, il en a de tout contraires, puisque le vice y est repris, et que la vertu y est louée, et souvent même récompensée. […] Il veut prouver ensuite que la représentation des Poèmes dramatiques ne peut être défendue par les raisons des anciens Pères de l’Eglise, et il apporte pour autoriser sa proposition, les jeux du Cirque que le grand Constantin et le grand Théodose firent faire pour le divertissement du peuple : mais on verra dans la Section suivante la réponse de saint Ambroise. […] Augustin ; mais on n’a rapporté de ces saints Pères que ce qui accommodait et on a supprimé ce qui condamnait : néanmoins on ne peut conclure rien autre chose de ces passages des saints Pères, sinon que les Poèmes dramatiques sont moins honteux que les Idolâtries des Spectacles des Païens.

96. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Je finis, Monsieur, en vous réitérant ma satisfaction de votre Lettre, malgré toutes les censures privées et publiques : ente autre, celle d’un Ecrivain fort connu et de beaucoup d’esprit, qui s’est adressé une Lettre d’un Poète Anglais, auteur de plusieurs Poésies dramatiques qu’il abjure entre les mains d’un Ministre Anglican, savant Docteur, et également habile médecin, puisqu’il le guérit sur le champ de tous ses scrupules, en lui apprenant que ses Pièces de Théâtre sont à peine connues, et qu’elles tomberont bientôt dans un entier oubli. […] Il vous fait faire un hors de propos grossier de vos Ecrits dramatiques avec ce phénomène, en supprimant vos réflexions sensées sur le peu d’utilité pour les mœurs de l’exactitude dans nos spéculations astronomiques, lorsqu’elles ne nous mènent point à réfléchir sur notre destinée éternelle, et à l’état où nous serons pour toujours au retour de cette Comète.

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