Il n’est point de si doux apprêt, ni de sauce si appétissante que celle qui se tire de la société.
Oui, cet esprit doux, patient, humble, chaste, charitable, miséricordieux, qui fait le caractère et l’excellence des mœurs du Christianisme, a plus de convenance avec le génie et le cœur des femmes, à qui la douceur et la patience, la soumission et la pudeur, la compassion et la charité, sont des vertus presque naturelles : Au lieu que nous autres, si nous les voulons acquérir, nous sommes obligés de travailler beaucoup sur notre cœur ; qui est naturellement violent et impatient, fier et sensuel, dur et impitoyable. […] Agathon, soit donc que nous considérions la convenance des saintes mœurs du Christianisme, avec les dispositions naturelles du génie des femmes ; soit qu’on pense que les autres Religions les ayant tenues, et les tenant encore dans une sorte d’esclavage bien dur, Jésus-Christ leur donne une douce et glorieuse liberté : Qui pourra douter que son Évangile ne soit pour elles encore plus que pour nous, la loi de grâce ?