a cru que Dieu avait fait le Monde à la musique des eaux, et que ce doux murmure qu’elles rendent quand elles trouvent quelque petite résistance à leurs cours, avait été le divertissement de ce divin Ouvrier pendant qu’il bâtissait l’Univers. Si les Disciples de Pythagore peuvent avoir quelque rang parmi nos Théologiens, Ils croyaient avec leur Maître que les Sphères des Cieux par leurs mouvements réglés causaient une admirable harmonie qui faisait le divertissement des Intelligences qui les meuvent.
» Bourdaloue, dans son sermon sur les divertissements du monde, se propose cette question qu’il résout de même : « Les Spectacles profanes où assistent tant de mondains oisifs et voluptueux, ces assemblées publiques et de pur plaisir, où sont reçus tous ceux qu’y amène, soit l’envie de paraître, soit l’envie de voir ; sont-ce des divertissements permis ou défendus ? […] D’une part, on m’assure que ces sortes de divertissements sont criminels ; d’autre part, on soutient qu’ils sont exempts de péchés. […] Car ils m’apprendraient des vérités capables non-seulement de me déterminer, mais de m’inspirer pour ces sortes de divertissements une espèce d’horreur. […] S’il paraît négliger pour un temps, les moyens d’accélérer notre perte, il saura les employer, quand il en trouvera l’occasion favorable. » « Et, quand il serait vrai que la Comédie ne fit aucun effet sur certains esprits, pourraient-ils s’en faire un divertissement innocent, et croire qu’ils ne sont point coupables en y assistant ? […] … La nécessité de se nourrir, ne pouvant servir d’excuses à ceux qui mangeraient volontairement des viande vénimeuses, parce qu’elles sont contraires à la fin du manger, qui est de conserver la vie du corps ; le besoin que l’on a de se délasser quelquefois ; ne peut ainsi excuser ceux qui prennent la Comédie pour divertissement, puisqu’elle imprime de mauvaises qualités dans l’esprit, qu’elle excite les passions, et dérègle toute l’âme.