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90. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Il s’assembloit avec quelques amis dans un cabaret qu’ils appelloient le Caveau, où, au milieu des verres & des pots, se tenoient des discours qui déplurent au Gouvernement. […] La huitieme Lettre de Clément contre Voltaire sur la Henriade, où on le montre plagiaire d’un bout à l’autre ; cette lette rapporte le discours de Bussi, fameux ligueur, au Parlement. Ce discours, qui est bien fait, n’est que la répétition de ce que disoient les royalistes, & qu’on trouve par-tout, &, pour ainsi dire, un plagiat anticipé de ce qui s’est dit de nos jours. […] On voit le même discours dans les premières éditions ; il est rapporté dans les variantes, chant IV, mais moins élégant & moins fort Il semble qu’avançant en âge & faisant des progrès, Voltaire, d’abord timide, modeste, respectueux, ait sécoué le joug, & soit devenu téméraire & impie.

91. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Mais si le chant choque la vraisemblance, que sera-ce donc lorsqu’il est mis auprès de la Nature, c’est-à-dire, lorsqu’il est précédé & suivi du discours simplement récité ? […] Que penserait-on d’un homme qui répèterait plusieurs fois quelques endroits de son discours ? […] Le chant est une image de la parole ; mais il est plus vif, plus passionné que le discours ordinaire ; or suppose-t-on qu’un homme qui èxprime ses passions, oublie tout-à-coup les principes les plus connus de sa Langue ? Et d’ailleurs, il n’est point de mélodie sans l’accord parfait des mots les uns avec les autres ; de même qu’un discours oratoire n’est éloquent que par la cadence, la rondeur de ses périodes.

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