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468. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Mais depuis que le théâtre est devenu un objet intéressant pour la religion et les mœurs, une école savante des passions, une leçon artificieuse de vice, un assemblage attisé de toutes les occasions de désordre, un spectacle frappant de péché, enveloppé du titre séduisant d’ouvrage d’esprit, du voile trompeur d’une modestie apparente, des attraits délicats d’une volupté épurée, des pièges cachés sous l’air de la décence et de la bonne compagnie, l’Eglise a allumé toutes ses foudres contre ce chef-d’œuvre de scandale et de péché, d’autant plus dangereux, qu’il cache adroitement son poison sous les dehors imposants de la politesse, de la réserve, de la censure de quelque vice, des exemples de quelques vertus morales, qui semblent devoir se dérober aux alarmes et aux regards de l’Eglise et de la vertu.

469. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Disons donc que les choses qui entrent dans les spectacles & dans les comedies ne sont point mauvaises d’elles-mêmes, mais qu’elles deviennent illicites & defenduës par le mauvais usage qu’on en fait. […] , les crimes sont consacrés par les exemples des grands, ils deviennent religieux & venerables aux peuples, quand ils sont commis par des personnes distinguées par leur naissance, & par leur condition, & vous diriés qu’une chose est devenuë permise, si-tôt qu’elle s’est renduë publique : c’est pour cela que la sale de la comedie est toûjours remplie de monde, pendant que nos Eglises sont desertes, & ressemblent à des solitudes, & que le Comedien verra plus d’auditeurs au pied de son theatre, que tous les Predicateurs aux pieds de leurs chaires.

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