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307. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Sur le plaisir, la douleur même devient moins sensible quand elle dure long-temps. […] Pasquier dans ses recherches prétend qu’un des grands maux que les Croisades ont fait à la France, c’est d’y avoir apporté la molesse, le luxe & le faste asiatique, mal encore plus grand que la perte de tant d’hommes & de trésors qu’elles ont occasionné, parce qu’il n’a fait que croître, & qu’il est devenu sans remède ; la France auparavant modeste, simple, frugale, peut-être même un peu grossière ne connoissoit pas non plus que les anciens Gaulois la magnificence des habits, la richesse des meubles, la somptuosité des repas, les délises des parfums. […] Les Gaules n’ont plus été connoissables, le faste est devenu dignité, la hauteur vertu, l’orgueil décence, la volupté politesse.

308. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Que deviennent donc les amours puériles d’une chimère ? […] Cet homme fut si frappé de cette conduite, qu’il se jette à ses pieds, & lui avoue qu’il en est l’auteur, la met au feu, & devient son ami & son panégyriste. […] Choissez dans les fables que vous ferez lire, celle du Chien, qui, ayant trouvé un trésor, devient avare, & meurt en le gardant ; celle du Roseau qui voit périr de Chêne par son orgueil, des deux Mulets, du Cerf qui se mire, du Gland & du Païsan, & d’autres qu’un prudent Instituteur sauroit choisir, jusqu’à ce que les enfans, fortifiês contre le scandale, puisse les lire sans risque.

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