) le peuple était debout, soit parce que les jeux n’étaient qu’une chose passagère, où on ne cherchait pas tant de commodités, soit parce qu’on ne voulait pas laisser accoutumer le peuple à tant de dissipation et de mollesse, et afin qu’on ne se laissât emporter à ces plaisirs dangereux, et qu’on n’y passât les journées entières : « Stantem populum spectavisse, ne si consideret, dies totos theatro continuaret. » Quelqu’un ayant commencé de construire un théâtre fixe pendant la censure de Messala et de Cassius, Scipion Nasica, par ordre du Sénat, fit tout démolir, et vendre à l’enchère tous les matériaux, les sièges et les meubles (Val. […] I. du Philosophe malgré lui), ouvrage sensé et ingénieux, dit, en parlant du théâtre : « Dans nos réduits champêtres, la voix mélodieuse d’un musicien, les sons enchanteurs d’un instrument dangereux, ne versent point la mollesse dans nos cœurs, comme dans ces temples somptueux d’où la vertu ne peut approcher sans crainte, où Bélial est la Divinité qu’on adore, et l’honneur la victime qu’on immole, l’indécence et la débauche le seul but où tendent ses adorateurs.
Le Christianisme qui avoit inspiré une juste horreur des combats des gladiateurs, & des bêtes féroces, a en vain proscrit les Spectacles modernes, comme une école d’indécence, & un aliment trop dangereux des passions.