Une troupe d’hommes faisant métier de renoncer à tous parens, à toute patrie, & de courir de ville en ville, jouant la comédie pour de l’argent, tous les jours indistinctement, devant des gens que le désœuvrement, la dissipation & le hazard y conduisent ; ces Comédiens ne jouassent-ils d’abord que des pieces les plus épurées, entraîneront nécessairement avec eux le désordre, la licence, & le relâchement des mœurs qui regne toujours au milieu de la multitude.
Si les Princes et les Magistrats tolèrent la Comédie par une espèce de politique, on ne doit pas conclure pour cela, qu’elle soit permise devant Dieu ; on tolère dans les Etats et dans les Républiques bien d’autres désordres, à quoi il serait peut-être trop dangereux de remédier.