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237. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Cet Empereur les ayant entendus, craignit qu’ils n’amolissent son courage, & ne causassent de grands désordres dans ses Etats ; il fit briser tous leurs instrumens, les renvoya sans délai, & défendit qu’aucun Musicien pût s’établir jamais dans son Empire. […] Ils ont soutenu avec force qu’elle corrompait les mœurs, & causait des désordres infinis.

238. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Est-ce là un petit mal, quand il serait vrai qu’on s’en tiendrait là ; mais souvent on va plus loin, et si une jeune fille qui est sous la conduite de sa mère, ne s’engage à rien de plus qu’à ce que je viens de dire ; jugez un peu ce que peuvent faire celles qui ont plus de liberté, et pour ne pas parler seulement d’elles, jugez de combien de désordres ces spectacles peuvent être cause en tant de jeunes gens à demi corrompus, principalement quand ces beaux sentiments d’Amour sont dans la bouche de personnes bien faites, et de la vertu desquelles on n’est pas trop persuadé. […] S’ils font paraître quelque femme transportée d’amour, comme Phèdre dans l’Hippolyte d’Euripide, ils avertissent aussitôt que cet amour est un effet de la vengeance des Dieux, et non pas du dérèglement de ceux qui le sententar : et généralement parlant, on peut dire qu’ils n’avancent rien qui puisse autoriser les désordres de notre cœur.

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