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367. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

« Dans toutes les autres pièces de Molière, le personnage ridicule est toujours haïssable ou méprisable ; dans celle-ci, quoique Alceste ait des défauts réels, dont on n’a pas tort de rire, on sent pourtant au fond du cœur un respect pour lui, dont on ne peut se défendre… Molière était personnellement honnête homme ; et jamais le pinceau d’un honnête homme ne sut couvrir de couleurs odieuses les traits de la droiture et de la probité. […] Chez les Grecs, l’usage défendait aux femmes de se montrer en public. […] de légers coups de bec le réveillent : s’il se retire, elle le poursuit : s’il se défend, un petit vol de six pas l’attire encore ; l’innocence de la nature ménage les agaceries et molle résistance, avec un art qu’aurait à peine la plus habile coquette. […] Qu’une république entourée de Républiques rivales et toujours prêtes à l’accabler, s’exerce sans relâche à défendre sa liberté menacée ; qu’elle renonce à tous les arts pour ne s’occuper que de l’art de combattre ; qu’elle endurcisse par une discipline austère les mœurs de ses citoyens, dont elle se fait un rempart : c’est une nécessité cruelle, mais indispensable, et la férocité guerrière entre dans sa constitution. […] Il n’outrage point la pudeur, il la respecte, il la sert ; il lui laisse l’honneur de défendre encore ce qu’elle eût peut-être abandonné.

368. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

il abandonne sur-tout le Tartuffe, ce chef-d’œuvre si vanté, si vivement défendu, pour lequel les libertins témoignent le plus de prédilection, & les gens vertueux le plus d’horreur, par la même raison les uns & les autres. […] Par arrêt du 20 septembre 1769, le Parlement de Bordeaux a défendu le Vauxhall ou Fêtes foraines.

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