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290. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Les roses ont des épines qui défendent leur beautés, mais les princesses sont au milieu des roses qui ne les garantissent pas des tentations. […] En Flandre le Grand Turenne ne peut se défendre des traits de l’amour, est épris des charmes de son Amazone, & ayant profité de l’absence du Duc de la Rochefoucault il se déclara son amant, eut la foiblesse des plus grands guerriers : mais la place étoit prise. […] Elle fait les plus grands éloges du Prince de Condé, & des services qu’il a rendus à l’Etat, de ceux qu’elle a rendu elle-même, entretenant les peuples dans la soumission, tandis qu’elle avoit mis tout en œuvre pour les soulever ; elle déplore les malheurs de sa maison & les siens (dont elle étoit la cause), & prétend avoir été forcée de recourir à la protection des ennemis de l’Etat, pour se défendre des entreprises formées contre elle ; elle assure que son innocence, sa conscience, son devoir l’obligent à sa légitime défense (ces grands mots s’appliquent ce qu’on veut) ; que les personnes les plus distinguées de l’Eglise, de la Cour, de la Robe, de l’Epée, toutes les grandes villes du Royaume, l’ont sollicitée d’être la protectrice de l’Etat ; que le Roi d’Espagne (tant elle étoit une personne importante) l’avoit invitée de le seconder, pour rétablir l’ordre & la paix en France ; sans quoi on auroit une guerre civile qui le désoleroit ; qu’elle étoit seule en état de rémédier à tant de maux, que la Reine étoit aveuglée par son Ministre ; que le Duc d’Orléans, trop facile, négligeoit tout par foiblesse ; qu’en conséquence elle avoit fait un traité avec le Roi d’Espagne, pour joindre leurs forces & agir de concert ; que la paix se feroit surement quand tout seroit réparé ; que jusqu’alors il ne falloit pas s’y attendre. La Reine ne répondit à tous ces écrits que par un Edit qui déclare les Princes, la Duchesse, les Ducs de Bouillon, de la Rochefoucault, le Maréchal de Turenne & tous leurs adhérans ennemis de l’Etat, perturbateurs du repos public criminels de leze-majeste au premier chef ; défend d’avoir avec eux aucune communication sous les mêmes peines .

291. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Son zèle l’a séduit ; il s’en faut bien qu’il ait gagné la cause qu’il a défendue. […] A vous dire le vrai, je n’ai pu m’en défendre. […] … … … … … Le Ciel défend de vrai certains contentements ; Mais on trouve avec lui des accommodements. […] C’est comme si l’on disait que la Comédie n’est point défendue, parce que la Poésie ne l’est pas. […] [NDE] Dans son Discours sur la Comédie, où l'on voit la réponse au Théologien qui la défend, avec l'Histoire du Théâtre et les sentiments des Docteurs de l'Église depuis le premier siècle jusqu'à présent 1694.

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