Plein de défauts & de ridicules, il fournit abondamment à la satyre. […] On charge même les caractères, on les contraste, pour en faire mieux sentir les défauts, & donner matiere au ridicule. […] Ils font voir des défauts qu’on n’avoit point apperçûs, & font juger & condamner ce qu’on avoit pardonné ; ils apprennent à trouver & à répandre le ridicule ; ils familiarisent avec la médisance, si commune & si criminelle, & qui n’en devient que plus agréable par la plaisanterie dont on l’assaisonne. […] Tous les théatres de l’Europe sont pleins de François, toutes les autres nations ensemble n’ont ni autant ni si bien écrit sur les règles & l’histoire du théatre, n’en ont si bien connu les beautés & critiqué les défauts, jusqu’aux Jesuites, dont les trente provinces répandues dans l’univers n’ont pas eu autant de maîtres du théatre que la seule province de Paris.
Les inversions de la plus-part des langues étrangères, qu’on regarde comme un mérite, sont au contraire un très-grand défaut. […] Ceux qui ont prétendu que la musique d’Italie valait mieux que la nôtre, n’ignoraient pas les défauts qui gâtent son chant, qu’on peut appeller des vices de terroir ; mais l’estime qu’on conçoit ordinairement pour tout ce qui est loin de nous, ou l’envie de se distinguer, les a porté à soutenir un systême hazardé. […] Ce passage est souvent dur ; c’est un défaut dans tous les Ouvrages ; c’en est un grand dans les Pièces de musique de ne pouvoir finir : les Italiens tombent dans ce défaut plus que les Français.