Car l’on a toujours cru dans l’Eglise que les spectacles étaient des divertissements interdits aux Chrétiens ; et qu’ils ne s’accordaient nullement avec l’esprit, et les maximes de l’Evangile. […] après une réparation si solemnelle du scandale causé par cette Lettre, je ne crus plus nécessaire ce présent Traité, qui avait été fait dès auparavant. […] L’on a déja fait à la vérité plusieurs excellents écrits sur le sujet de la Comédie, qui sont comme autant de flambeaux capables de dissiper les ténèbres de ceux qui aiment ce vain amusement ; mais comme les goûts des hommes sont différents, j’espère que celui-ci, ne laissera pas d’être utile, d’autant qu’il peut servir de Décision sur cette matière, puisqu’il est fondé sur l’Ecriture Sainte, les Conciles et les Pères de l’Eglise ; C’est pourquoi il y a tout lieu de croire que Dieu y répandra sa bénédiction.
Je ne suis donc pas surpris, MONSIEUR, que vous et d’autres personnes éclairées ayez cru voir dans les deux Discours sur la Comédie, quelque chose qui vous a paru digne de votre attention ; mais tout ce qu’on en a dit ne saurait me déterminer à les faire imprimer. […] Un jugement si avantageux a fait croire à ceux qui avaient cet ouvrage entre les mains qu’ils devaient le donner au Public : On le demandait de toutes parts, et l’on peut dire qu’il était attendu avec quelque sorte d’impatience. Ainsi l’on n’a pas cru que la modestie de l’Auteur dût en empêcher l’impression.