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377. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Jamais la pudeur ne s’est cru blessée en lavant les pieds des pauvres. […] Terence ne croit pas devoir mieux expri- Thiare. […] Les hommes effeminés à leur exemple ont à peine la moitié du pied enfermé, ce qui avec les boucles, les brillans, les broderies, les rubans, les talons de toute couleur, composent à nos petits-maîtres une chaussure bisarre qu’ils croient élégante, de qui on peut dire avec l’Ecriture, le pécheur est couvert de péchés & de folies depuis la tête jusqu’aux pieds. […] On croit que par une raison de politique on a voulu les empêcher de courir, en les retenant chez elles comme emprisonnées, ce qui est fort dans le goût des Chinois. […] Mais on croit par là se donner des graces.

378. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Castel fit paroître son clavecin oculaire, & que par l’analogie des couleurs avec le sons, il crut pouvoir donner un concert aux yeux, comme on en donne aux oreilles ; tout le monde lui disoit qu’il devoit pousser plus loin ses découvertes, déterminer la proportion des odeurs & des saveurs, comme celle des couleurs & des sons ; & former un clavecin odorant & savoureux pour le nez & pour la bouche ; il convenoit, & il est certain que les odeurs & les saveurs ont divers dégrès, diverses qualités qui s’accordent ou se combattent, font des consonances ou des dissonances qui plaisent ou déplaisent au goût & à l’odorat. […] Mais ce détail ne nous regarde pas, & je le crois fort difficile ; il n’y a donc que l’abus & l’excès de vicieux. Montagne croit que les Médecins pourroient faire plus d’usage qu’ils ne font des odeurs, soit pour connoître, soit pour guérir les maladies, soit parce que les odeurs agissent sur le corps, soit parce que le corps les exhale ; en sorte qu’on pourroit faire une médecine purement d’odeurs. […] Toute l’antiquité a cru, dit-il, & l’expérience le démontre, que la passion pour les odeurs & les parfums, est une marque évidente de libertinage qui rend très-suspect, mollitiæ & petulantiæ studium signatur unguentis & odoribus hoc crimine suspecti suns omnes qui odoramentis indulgent . […] Vous voudriez faire croire que c’est un agrément, pure hypocrisie.

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