Mais lorsque les vices les plus honteux diffamaient la scène, et avilissaient les Acteurs ; lorsque ceux-ci jouaient avec les gestes les moins équivoques ; que les hommes et les femmes méprisaient toutes les règles de la pudeur, et que l’on y prononçait ouvertement des blasphèmes contre le saint Nom de Dieu : pour peu que l’on sût rougir, pour peu que la conscience ou l’éducation parlassent, ces spectacles devaient naturellement faire horreur ; du moins ne pouvait-on s’y méprendre, ni regarder comme permis des discours aussi profanes, des actions aussi licencieuses et aussi contraires à l’honnêteté. […] Selon divers besoins il est une science D’étendre les liens de notre conscience, Et de rectifier le mal de l’action Avec la pureté de notre intention. » ACTE IV.
Voici une belle vérité : mais l’application en est nulle ; & je répéterai mille fois, qu’il ne s’agit pas d’amuser le petit nombre des hommes sages, mais le grand nombre de ces insensés, plus faibles que méchans, dont la conscience est une sentine, où ils ne peuvent se résoudre à demeurer long-temps : toute autre instruction que celle qu’assaisonne le plaisir serait infructueuse pour ces gens-là. […] Pour moi, je tiens davantage à mes premiers sentimens : tant de graves personages qui ont regardé le Comédisme comme flétrissant, parce que les Spectacles sont le plus souvent dangereux pour les mœurs, ne les ont pas jugés à la légère ; l’expérience les guidait ; la connaissance des consciences les avait éclairés. […] Qu’on aime véritablement, & l’amour ne fera jamais commettre de fautes qui blessent la conscience ou l’honneur.