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172. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Certainement c’est faire injure à la mémoire d’un des plus saints de notre siècle, et à la plume la plus discrète qui ait écrit de nos jours ; il a parlé de cette matière avec tant de circonspection, que la licence n’en peut tirer aucun avantage, et que les consciences les plus délicates ne se peuvent plaindre qu’il les ait gênées. […] Mais le fait-on sans blesser sa conscience : Pour faire une juste réponse à cette dernière demande ; il est besoin de savoir que le théâtre peut servir à trois sortes de représentations, soit fabuleuses, soit véritables, qu’on appelle Tragédie, Comédie et Tragi-Comédie. […] Il est bien temps de conclure et de revenir à notre demande : Peut-on prendre le divertissement de la Comédie sans blesser sa conscience ? […] Si nous savions en faire une juste estime, nous priserions plus les premiers, qui font d’autant mieux paraître notre adresse, que moins ils dépendent du sort et de la fortune : Notre conscience n’y serait point gênée, et notre joie qui n’est jamais plus sincère, que quand notre conscience est en repos, en serait plus délicieuse :« Nobis ridere, et gaudere non licet, nisi cum peccato, atque insania gaudeamus. » Salvian. l. […] Quoique les autres déguisements de visage, de parole, de condition, soient un peu plus tolérables que celui du sexe, ils ne laissent pas pourtant d’être répréhensibles ; et si les lois étaient dans leur vigueur, il n’y aurait pas seulement la conscience et la crainte du péché pour nous en retenir.

173. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

En effet, il le représente professant constamment qu’un homme d’honneur doit être franc et sincère, et ne rien dire qui ne parte du cœur ; qu’il se ferait plutôt pendre que de trahir sa conscience. […] Le refus net qu’il fit à Madame, de sacrifier les mots grand flandrin de vicomte qui crachait dans un puits pour faire des ronds, est un acte de rudesse, d’inflexibilité, de misantropie, plus grand qu’aucun de ceux d’Alceste ; car il pouvait fléchir là sans trahir sa conscience et la vérité, comme l’aurait fait le Misantrope, s’il avait déclaré bons des vers qu’il trouvait mauvais, etc. ; et celui-ci est jugé dûment ridiculisé, tandis que celui-là, plus passionné, entêté avec moins de raison, et qui frappe moins juste, reçoit des louanges : on approuve son franc-parler, son indépendance, sa rigueur et tous les rudes coups qu’il porte !

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