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17. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Il peut se renouveler chaque jour, et chaque jour ainsi offrir a la multitude un motif d’accusations haineuses contre les ministres du culte ; il perpétue d’opiniâtres préventions qu’il faudrait s’attacher à détruire, et place l’autorité dans une situation difficile, car enfin, que répondra le magistrat au pasteur qui lui dit en substance : Un comédien est excommunié ; or, ma conscience me défend d’admettre aux prières publiques de l’église le corps d’un excommunié. On a bientôt fait de crier au fanatisme, de se moquer du curé et de sa conscience ; mais ce n’est pas là le moyen de s’éclairer, et la discussion reste précisément au même point. Si sans attaquer a priori, comme on dit dans l’école, le principe sur lequel se fonde le ministre, on s’attachait simplement à lui démontrer qu’il n’y a pas lieu de l’appliquer ici, et qu’il peut sans blesser sa conscience admettre le corps d’un comédien, attendu qu’un comédien n’est pas un excommunié, certainement on obtiendrait un autre résultat.

18. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Il ne faut voir là que le pur effet d’une dureté ou d’une grande insensibilité de conscience. […] « Cependant, il serait difficile d’excuser de péché mortel un jeune homme qui, sans nécessité, voudrait assister au spectacle dans le cas dont il s’agit3 ; à moins qu’il ne fût d’une conscience très-timorée et qu’il ne pût s’autoriser sur sa propre expérience. […] Quant au jeune homme à qui on permet d’assister, sans nécessité, à ces sortes de spectacles, c’est-à-dire notablement obscènes, sans pécher mortellement, pourvu qu’il fût d’une conscience très-timorée, nous demanderons quelle est cette conscience très-timorée d’un jeune homme qui assiste à de pareils spectales ? n’y a-t-il pas là une sorte de contradiction pratique, et un jeune homme qui a véritablement la conscience très-timorée, le voit-on fréquenter des spectacles notablement obscènes ? […] Le texte et l’exemple du jeune homme à conscience timorée sont pris de saint Liguori qui s’exprime ainsi : « Nullo autem modo à mortali excusarem adolescentem, qui absque necessitate, vellet curiositatis causâ hujusmodi comœdiis (notabiliter turpibus ut suprà dictum est) interesse, nisi quis esset valdè timoratus, et insuper pluries esset expertus, se, illas spectando, nunquam lethaliter peccasse ; modò suo exemplo aliis adolescentibus occasionem non præberet hujusmodi turpibus repræsentationibus assistendi ».

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