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69. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Serons-nous donc forcés, en déplorant notre condition, de desirer d’avoir des pattes ? […] également coupables : les poisons de la nature de ceux dont il est ici question, ne pouvant être mauvais qu’à proportion qu’ils sont apperçus, jugeons des hommes par le cortege de séduction de leur coupe empoisonnée ; un poison qui distillé goute à goute, est transmis par des canaux comme imperceptibles avec un art qui les dérobe aux trois quarts & demi des esprits de ceux qui l’avalent, peut-il faire autant de ravage que celui qui coulant à grands flots capables de renverser des cédres, a le secret enchanteur de se faire gouter, savourer, & d’ennyvrer par le charme des yeux & des oreilles généralement tous les cœurs de tout âge, de tout sexe, de toute condition ? […] Quand vers le milieu du dernier siécle, à la sollicitation d’un Ministre que la Pourpre Romaine n’empêchoit pas d’aimer le Théatre, fut levé le voile d’infamie qui l’avoit couvert jusqu’alors, ce fut sous la condition expresse qu’il ne s’y passeroit rien qui pût blesser l’honnêté publique, & qu’on n’y diroit pas même une parole à double entente . […] Termes dictés par l’Apôtre au Roi, qui par sa docilité à la voix de la Religion, a mérité le surnom de Juste : C’est sous la même condition qu’au commencement du quatorzieme siecle un autre Cardinal acheta l’Hôtel de Bourgogne pour les Comédiens. Etant de notoriété publique que la condition si recommandée n’a jamais été remplie, on peut croire raisonnablement que jamais elle ne le sera : nos grands hommes en seront-ils quittes pour rester toujours infames comme ils l’ont toujours été ?

70. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

ak , pour une des conditions des divertissements innocents, « que le temps en soit convenable » : pourquoi, si ce n’est pour nous faire entendre qu’il y en a qu’il faut exclure des saints jours, quand ils seraient permis d’ailleurs ?

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