Vous faites présumer si bien par votre ingénieux Discours sur l’inégalité des conditions v, que les hommes sont bons naturellement, qu’on peut vous l’objecter à vous-même pour vous convaincre que ce n’est pas parce que les idées d’Arlequin Sauvage sont neuves et singulières qu’on s’en laisse toucher ; mais que c’est parce qu’elles sont naturelles à tous les hommes, qu’elles représentent les premiers sentiments que la nature a gravés dans leur cœur, qu’on les écoute avec tant de plaisir et qu’on les saisit avec tant d’avidité. […] Ce n’est pas, comme vous le dites, qu’on s’en impose la condition ; il n’y a pas un brave homme qui ne crût être taxé de lâcheté, s’il en faisait la proposition ; mais l’humanité et la raison ont gagné dans le cœur des braves gens de leur faire sentir que la plus grande partie des raisons pour lesquelles le préjugé leur met l’épée à la main ne demandent pas tout le sang d’un adversaire ; et c’est parce qu’ils ne sont pas des « bêtes féroces » qu’ils s’abstiennent de le répandre.
, qui n’aura point d’égard à la condition des personnes « Nec verebitur magnitudinem cujusquam, quoniam pusillum, et magnum ipse fecit, et æqualiter est illi cura de omnibus », chap. 6, v. 8. […] Qu’ils ne doivent jamais recommander des affaires aux Juges qu’avec cette condition, en tant que la justice le permetS. […] Mais il est difficile de comprendre comment l’Auteur de la Dissertation a pu dire que les Comédiens n’ont jamais été notés d’infamie, en même temps qu’il allègue une Déclaration de l’an 1641. par laquelle il paraît que les Comédiens avaient toujours été notés d’infamie jusqu’à cette année-là ; et qu’ils n’en furent alors relevés que sous des conditions qu’ils n’ont jamais observées. […] La Déclaration du Roi Louis XIII en faveur des Comédiens, ne leur a été accordée que sous des conditions, qu’ils n’ont jamais exécutées. […] Mais certes ce n’est pas de son autorité qu’il en a usé de la sorte ; Ce qui l’y a obligé est qu’à Rome, où il était né, et où il avait été élevé, il avait trouvé ces Jeux reçus au rang des choses divines. » Cicéron dans le second livre des lois traitant de la Religion, et des choses qui appartiennent à la Religion, y comprend aussi les Jeux publics ; mais avec cette condition ; « qu’ils soient dans la modération prescrite par la loi « Dummodo ea moderata sint, ut lege prescribitur. »Cicero l. 2.