Ne fît-elle pas commettre de grands péchés, elle y prépare, elle y conduit par l’état où elle met l’ame, la force qu’elle donne aux passions, & le dégoût qu’elle inspire des bonnes choses. […] Rien n’est plus opposé à leur sanctification, par le temps qu’on y emploie, par les péchés qui s’y commettent, & par les innombrables travaux serviles qu’exigent les préparatifs de ces fêtes criminelles. […] Réparez au retour, par le jeûne, le cilice & la cendre, les fautes que sans doute vous y avez commises : trop heureux si elles ne sont que vénielles ! […] songe-t-on à expier les péchés commis par tous nos sens, puisqu’on ne cherche qu’à les y satisfaire, & à commettre de nouveaux péchés ? […] L’impureté n’est pas le seul péché qui s’y commette, il n’en est presque d’aucune espèce dont ces criminels exercices ne soient les suites.
Cette Comédie est très pernicieuse et pleine d’impiété ; car non seulement elle représente les vices les plus horribles, mais elle apprend à les commettre. […] est-ce afin qu’en y perdant la pudeur, il devienne plus hardi pour commettre le crime dont il voit avec plaisir l’image et la représentation ? » Lactance s’explique en mêmes termes dans son livre du véritable culte : « Que dirai-je des Comédiens, dont la Profession est de corrompre les mœurs, qui apprennent aux hommes à commettre les adultères qu’ils représentent ?