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43. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Ou plutôt l'œuvre de Molière (et les autres comiques ne valent pas mieux) est une galerie de grotesques qui étale des magots. […] Thalie a la gloire d'avoir triomphé du pesant bon sens, et d'avoir répandu sur tout un vernis de comique. […] Il ne l'est pas toujours, il l'est rarement, il est communément heureux, surtout dans le comique. […] Ces deux genres sont essentiellement différents : la chaire se dégraderait par la familiarité du comique.

44. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Ce siecle qui s’agite pour le plaisir comme on s’agite à une bonne table pour réveiller l’appétit, a produit un nouveau genre, le comique larmoyant, qui semble tenir aux mœurs de plus près. […] Les financiers, les usuriers, les petits-maîtres, les fourbes, les amoureux, les femmes infidèles, ne sont pas plus épargnés à l’Opera comique que sur la scène de Moliere. […] Ce livre, annoncé dans le Mercure de novembre 1765, en veut fort au Théatre de la Foire, & il faut convenir que les règlemens faits pour l’Opéra comique, & ensuite sa suppression, font peu l’éloge de ses vertus. […] C’est là son empire, tout l’y adore, son nom y retentit jusqu’aux nues, il n’y a de bon comique que chez lui, on n’est bien instruit qu’à son école. […] En entrant dans la carriere, dit-on, Favart trouva l’opéra comique en train de s’épurer pour le goût, & pour les mœurs.

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