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244. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Et en effet, Monsieur, elles sont toutes si frivoles, qu’après avoir lu cette Lettre avec beaucoup d’attention, j’ai douté d’abord si elle avait été écrite comme un Ouvrage sérieux, ou plutôt comme une Pièce Comique et faite à plaisir. […] Voilà, ce me semble, l’idée la plus juste des Comédies les plus innocentes que l’on ait vues de nos jours ; car je laisse à part les Pièces purement comiques, que le Docteur lui-même abandonne. […] Le Cardinal de Richelieu avait cru que ces conditions était compatibles avec les divertissements qu’on cherche à la Comédie : mais l’expérience a fait voir le contraire ; la Scène depuis ce temps-là n’a point changé de face, on a représenté depuis comme auparavant des Pièces purement Comiques, on a joué des farces, on a dansé des ballets, les décorations ont été également pompeuses, les Acteurs et les Actrices ont paru avec les mêmes airs et les mêmes ajustements, les passions les plus vives et les plus piquantes, ont éclaté dans les Pièces les plus sérieuses ; et quand on pense dire son sentiment là-dessus, on répond que sans tout cela les Acteurs et les Spectateurs se morfondraient également au Théâtre, tant il est vrai que la Comédie sera toujours Comédie, et les Comédiens toujours Comédiens, c’est-à-dire, toujours infâmes.

245. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

C’est une des premieres piéces de Moliere, celle qui a commencé sa réputation : elle est dans le vrai goût du comique, jusqu’alors inconnu, quoique dans le fond ce soit peu de chose ; intrigue commune, basse mascarade de deux laquais, dénouement trivial de quelques coups de bâton ; c’est une farce qui n’a de piquant que quelques expressions alambiquées, en usage à l’Hôtel de Rambouillet, qu’on ridiculisoit, ce qui fit sa fortune, & aujourd’hui n’intéresse personne.

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