Ces spectacles sont odieux, et ressemblent plus à des combats de Gladiateurs, qu’à des querelles de Héros. […] Cette Princesse conçoit un amour violent pour Hippolyte, fils de Thésée, son mari : Après bien des combats, elle prend enfin la résolution de découvrir à son Amant une flamme si criminelle : Ce jeune homme, plein de vertu, bien loin de répondre à cet amour incestueux, est épouvanté d’une déclaration si peu attendue : L’amour de Phèdre se change en fureur, et dans la crainte d’être prévenue, elle se hâte d’accuser son Amant, et se résout à le perdre par une calomnie horrible ; enfin elle se livre toute entière à son désespoir, et se donne à elle-même la mort qu’elle n’avait que trop méritée.
Pour cela il faut supposer d’abord que les anciens Pères ont combattu quatre sortes de Spectacles ; savoirj les courses de chevaux, les Comédies, la lutte et les combats des gladiateurs et des bêtes : et ils les ont tous également interdit aux Chrétiens : « Nihil nobis est, dit Tertullien dans son Apologétique, cum insania circi, cum impudicitia Theatri, cum xysti vanitate, cum atrocitate harena. » Les voilà tous quatre marqués à leurs armes, c’est-à-dire, bien désignés par les notes d’infamie qui leur étaient propres, et qui les rendaient odieux aux Chrétiens. […] Il n’est point question ici des courses de chevaux ou du cirque, non plus que de la lutte, et des combats des gladiateurs et des bêtes : tout cela, grâces à Dieu, n’est plus de nos usages. […] L’infidélité vaincue par la Foi, la cruauté terrassée et meurtrie par la compassion, et l’insolence abattue sous la Modestie ; voilà les combats où nous demandons d’être couronnés. […] « Un Soldat, dit-il, qui s’enfuit du combat, et une jeune veuve qui se remarie avant l’année expirée de son veuvage, ne pèchent point ; et cependant l’un et l’autre sont déclarés infâmes dans le même Digeste.