Que si quelques lois semblent avoir été un peu sévères à ceux qui exercent cet art, il faut croire que ces lois en ont voulu condamner l’abus et non pas l’usage : et à le prendre à la rigueur le mot de Comédien n’est point exprimé dans ces lois. […] Mais quand on considérera les personnes à qui les Comédiens s’étudient davantage de donner du plaisir : je m’assure que le respect emportera sur l’esprit de ces Critiques ce que la raison n’y aura pu gagner. […] Peut-être les adversaires de GUILLOT-GORJU désespérés de pouvoir mordre là-dessus non plus que sur le verre se prendront à l’argent que les Comédiens reçoivent, comme un juste salaire de leur travail. […] La douce violence qu’elles souffrent de ne pouvoir rire autant qu’elles voudraient est le seul mal qu’elles peuvent objecter aux Comédiens. […] Et pourquoi blâmez-vous les Comédiens des fautes que vous faites ?
On a congédié les Musiciens et les Danseurs de l’Opéra, ainsi que les Comédiens Italiens, et même les Comédiens Français, quoique ceux-ci fussent extrêmement goûtés de Leurs Altesses. » Se peut-il que pendant cinq ans d’une guerre aussi affreuse pour tout l’Electorat, cette engeance ait pu, ait osé demeurer à Dresde ? […] Ils avaient fait saisir la portion qu’avait ce Comédien sur le Jeu de paume de l’Etoile, acheté par sa troupe, sur lequel on a bâti l’Hôtel de la Comédie. […] Il ne faut que voir les richesses des habits, la multitude des bijoux et des pierreries, la somptuosité des meubles des Comédiens et des Comédiennes sur le théâtre et dans leurs maisons, leurs fêtes continuelles, leurs repas, leur jeu, leur débauche, pour juger de leurs immenses profits. […] Le Comédien Roscius touchait lui seul du trésor public trente-six mille écus par an pour jouer une douzaine de fois, ce qui revient à près de dix mille livres par représentation. […] Il est singulier qu’on ait osé mettre au frontispice de l’Hôtel de la Comédie : Hôtel des Comédiens entretenus par le Roi.