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124. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

L’esprit saisit bien une pensée, il s’en amuse, mais le profit en appartient au cœur, et la principale affaire est de le mettre de la partie. […] Il est bon, magnanime, capable des plus grandes choses dans une belle âme ; il n’est dangereux que dans un cœur criminel. […] Il me semble qu’il serait aussi naturel et plus touchant encore, que l’amour rappelât un criminel à la vertu, que d’entraîner dans le crime un cœur plein de candeur et d’innocence. […] Cependant je ne puis la regarder que comme une Poésie Pastorale, que comme un Poème vraiment digne de notre Opéra, où l’on n’observe d’autres lois que celle d’amollir notre cœur : mais je la trouve absolument déplacée au Théâtre de la Comédie, qui doit être considéré comme l’Académie de nos mœurs.

125. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

C’est la plus jolie figure, un cœur qui sent, une voix qui touche, un visage qui peint. […] de quels combats mon cœur est agité ! […] Une ville, une république, cela est bien vague ; le cœur ne connoît que les individus. […] Il n’y a qu’un cœur tendre & voluptueux qui puisse les admirer. […] Racine est l’Auteur le plus passionné, le plus séduisant, le plus propre à gâter le cœur, sur-tout des jeunes gens & des filles.

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