L’esprit saisit bien une pensée, il s’en amuse, mais le profit en appartient au cœur, et la principale affaire est de le mettre de la partie. […] Il est bon, magnanime, capable des plus grandes choses dans une belle âme ; il n’est dangereux que dans un cœur criminel. […] Il me semble qu’il serait aussi naturel et plus touchant encore, que l’amour rappelât un criminel à la vertu, que d’entraîner dans le crime un cœur plein de candeur et d’innocence. […] Cependant je ne puis la regarder que comme une Poésie Pastorale, que comme un Poème vraiment digne de notre Opéra, où l’on n’observe d’autres lois que celle d’amollir notre cœur : mais je la trouve absolument déplacée au Théâtre de la Comédie, qui doit être considéré comme l’Académie de nos mœurs.
C’est la plus jolie figure, un cœur qui sent, une voix qui touche, un visage qui peint. […] de quels combats mon cœur est agité ! […] Une ville, une république, cela est bien vague ; le cœur ne connoît que les individus. […] Il n’y a qu’un cœur tendre & voluptueux qui puisse les admirer. […] Racine est l’Auteur le plus passionné, le plus séduisant, le plus propre à gâter le cœur, sur-tout des jeunes gens & des filles.