Vous auriez représenté au Parlement avec autant de patriotisme & de désintéressement, que vous représentez sur le théatre ; ils auroient vu siéger le bon citoyen avec le même plaisir qu’ils voient jouer l’acteur excellent. […] La ville de Verone dont il a écrit au long l’histoire, idolâtroit son citoyen, entr’autre hommage, elle lui dressa une statue avec cette inscription simple, mais profonde, au Marquis Maffei vivant, elle est dans le goût de celle que Montpellier dressa au feu Roi, à Louis XIV après sa mort ; l’une & l’autre idée est également vive, la flatterie ne loue guere après la mort un Prince qu’on n’a plus intérêt de ménager, l’envie ne souffre guere qu’on loue pendant la vie un grand homme qui peut effacer ses rivaux, la vérité seule dicte ces éloges, Maffei eut la modestie de faire ôter la statue de la salle de l’Académie où on l’avoit placée, & où on la remise après sa mort, ce trait lui fait honneur, on doit, dit-on, en ériger une à Voltaire dans la salle du spectacle, avec la même inscription à Voltaire vivant, je doute qu’il la refuse, il y a même bien de l’apparence qu’il a mis une bonne somme dans la souscription que ses amis ont ouverte pour fournir aux frais.
Les citoyens Romains n’en avoient point d’autres, & tous les Tartares n’existent que pour se battre. […] Selon un réglement très-sage de mon pere, chaque Capitaine doit avoir dans sa compagnie deux tiers d’étrangers, nous y gagnons des citoyens ; mais à la discipline des armes près, nous leur laissons une grande liberté, nous usons d’indulgence, ce qui les accoutume à nous.