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186. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

C’est cependant sur le théatre réformé par les Princes Chrétiens, que tombent les anathemes des Conciles tenus depuis la paix de l’Eglise. […] Les loix de la conscience doivent l’emporter sur les loix civiles : dans un objet arbitraire & frivole un vrai Chrétien balancera-t-il à mettre son salut à couvert ? […] C’est donc un crime à un Chrétien de ne pas aimer le monde, d’en connoître la vanité ! […] Vsilà une morale bien payenne, on ne connoît que la probité, on n’a parlé d’aucune vertu chrétienne. […] Les premiers Chrétiens, qui au baptême renonçoient nommément au spectacle, & qui étoient traités d’apostats quand ils y paroissoient, n’avoient pas été aux sermons de Fagan.

187. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Il est vrai que c’est une des merveilles de la religion chrétienne de réconcilier l’homme avec soi-même en le réconciliant avec Dieu, de lui rendre la vue de soi-même supportable : aussi n’est-ce pas en arrêtant l’homme dans lui-même qu’elle produit tous ces effets merveilleux ; ce n’est qu’en le portant jusqu’à Dieu, et en le soutenant dans le sentiment de ses misères, par l’espérance d’une autre vie qui l’en doit entièrement délivrer. […] Cet autel, c’est le cœur de l’homme, dont tout chrétien est le prêtre : comme tels, notre devoir est de veiller à ce que le feu de la charité ne s’éteigne pas sur l’autel de notre cœur, et pour cela, nous devons sans cesse lui fournir des aliments nouveaux ; ces aliments ne sont autre chose que la méditation et la contemplation des choses divines, ainsi que les exercices pieux. […] Il ne faudrait pas en permettre l’usage à un peuple civilisé, à plus forte raison à une nation chrétienne. […] « Je ne sache pas de parole du Sauveur des hommes qui s’applique plus rigoureusement à des chrétiens et qui touche de si près à leur salut, que celle-ci : “Bienheureux ceux dont le cœur est pur, parce qu’ils verront Dieu. […] Il convient donc à des êtres raisonnables, à des chrétiens qui ont contracté l’obligation de renoncer aux vanités et aux pompes de ce monde dont la figure passe, selon l’apôtre, et qui aspirent à un monde meilleur et à une vie immortelle, de revêtir la dignité de notre nature et d’agir conformément à l’importance de notre destination.

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