Pour épargner la peine à Votre Grandeur de chercher elle-même l’endroit que j’ai l’honneur de lui citer, je vais mettre ici ses propres termes. […] Comme un Sot me chagrine, et qu’un Méchant m’irrite, Avec un vrai plaisir je loue un vrai Mérite ; N’importe dans quel rang on en soit revêtu : Aux petits comme aux Grands j’aime à rendre justice ; Et je défigure le Vice Comme j’embellis la Vertu. » Vous voyez, Monseigneur, par la Matière que je me prescris que je ne cherche ni à corrompre les mœurs, ni à favoriser le libertinage ; et qu’en soutenant les Spectacles nécessaires, je souhaite qu’ils soient toujours innocents.
Les ignorants y verraient combien ils sont méprisables par leurs bévues et par l’absurdité de leurs raisonnements, et se trouveraient excités à chercher les moyens de s’instruire : les Suivantes rusées et intrigantes y seraient frappées de la punition de leurs artifices et de leurs entreprises téméraires : les Valets fourbes et infidèles y reconnaîtraient que les friponneries sont tôt ou tard découvertes et punies : l’Avare sordide ne verrait qu’avec confusion, dans un autre lui-même, la perte et l’enlevement d’un argent amassé avec tant d’indignité et gardé avec tant d’inquiétude : le jeune homme dissipateur n’y envisagerait qu’en tremblant, l’indigence dans laquelle il court le risque de se précipiter par l’excès de ses profusions. […] Le Prince chérissait ce Courtisan ; il fut touché de le voir le jouet et la victime d’une passion honteuse, et chercha tous les moyens de le guérir.