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164. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Elle se montre ici avec ce qu’elle a de plus capable de les flatter, traînée sur un char superbe par les vertus, elle surprend les yeux par la magnificence des vêtements, l’odorat par la délicatesse des parfums, les oreilles par l’harmonie du chant, le goût même par les innocents festins qu’elle permet.

165. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

poursuit-il, si dans l’Eglise même, où le chant des Psaumes, l’explication de la parole de Dieu, et la présence de la Majesté Divine nous mettent en garde contre toutes les attaques, la concupiscence ne laisse pas quelquefois de se glisser dans le cœur, que doit-on se promettre dans un lieu, où les yeux par les objets, et les oreilles par les chants lascifs et efféminés, trouvent tant de pièges, et où l’âme séduite par le plaisir, n’entend presque jamais que des leçons d’une morale, ou païenne ou impudique.  […] Vous sortez du Théâtre le cœur plein d’adultère, et vous demandez quel mal vous faites ; êtes-vous de fer ou de pierre pour ne recevoir aucune impression de la vue, de la parure, des paroles, du chant et des gestes des Comédiennes ? […] Abélard se distingua dans ce genre de Poésie ; Héloïse dit, qu’il était extrêmement considéré des femmes, à cause qu’il savait parfaitement allier le chant avec les Vers amoureux qu’il composait. […] Ses délices étaient le chant des Psaumes, et la lecture des bonnes Ecritures, ainsi que parle Joinville. […] Les moins polis se distinguèrent par le choix de quelques sujets de piété, et tels furent ces Pèlerins que Monsieur Despréaux a dépeint dans le troisième chant de l’Art Poétique.

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