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290. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Ainsi se formoit en elle cette profonde dissimulation, qui donnoit le change aux plus fins, cette fécondité inépuisable de prétextes pour se débarrasser de tous ses engagemens, ce vernis insinuans de modération, de douceur, de politesse, qui faisoient recevoir ses refus & ses défaites, sans être offensé de sa discrétion dans ses galanteries. […] La comédie se changea en tragédie, & la scène passa du cabinet à l’échaffaud.

291. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

On vit alors se multiplier tout-à-coup ces alliances, la société changea de composition, les mœurs changerent avec elle, & le goût national dépérit à proportion, les gens riches s’éleverent autant qu’ils purent au ton noble & au goût éclairé, les nobles se rapprocherent de ceux avec qui ils étoient forcés de vivre, & perdirent beaucoup, les nouveaux admis gagnerent ce que les autres perdoient, ils devinrent presque égaux. […] Des mœurs & du plaisir arbitres éclairés, vous avez en tout temps illustré nos contrées ; vous changiez en héros nos stupides aïeux ; c’étoit pour mériter un regard de vos yeux, un mot de votre bouche étoit leur récompense ; on vous rendoit un culte, & les honneurs suprêmes vous élevoient encore au-dessus de vous-mêmes.

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