Henri IV moins délicat ne s’embarrassoit guere de l’honneur des femmes, & rioit de tous les bons mots qu’on disoit d’elles, & de lui ; tout est changé au théatre, on y est plus respectueux pour les Princes, qui sont moins tolerans ; & moins respectueux pour les Dames, qui sont plus indulgentes, & intéréssées à l’être. […] L’Empereur changea les verges en prison, à moins qu’ils ne fissent quelque sottise sur le théatre, pendant le spectacle ; car alors on les faisoit fustiger sans façon.
C’est le foible de la nation ; chez le sexe c’est une fureur : une femme le matin à la toilette consume les heures entières à se parer des nippes qu’elle a acheté la veille, elle va à la comédie, la mode a changé de midi à trois heures, elle est surprise de voir des robes d’un goût différent ; elle est vêtue à l’antique, elle souffre à regret qu’on la regarde, elle en est au désespoir, n’y pouvant plus tenir, elle sort du spectacle au second acte, & va s’enfermer jusqu’à ce que dix couturières qui veillent toute la nuit, la mettent en état de paroître avec honneur le lendemain. […] On traduit communément ces paroles, point d’acceptation de personne, n’agissez point par respect humain ; que la présence d’un homme puissant ne vous impose point, ne vous fasse pas changer de visage, & Fagnan applique ces paroles au fard, espèce de masque qui forme un second visage sur votre visage ; c’est un mensonge contre votre ame, faciem adversùs faciem .