5 « J’aimois, dit-il, ces lieux cruels où l’on est sans cesse en proie à la jalousie, aux soupçons, aux craintes, à la fureur. […] Sans cesse elle présente à mon ame étonnée L’Empire incompatible avec mon hymenée ; Et je vois bien qu’après tous les pas que j’ai faits, Je dois vous épouser encor moins que jamais. […] 9 Ce dernier morceau fait la critique du précédent, & du personnage entier de Titus, qui ne cesse dans Corneille d’offrir à sa Maîtresse le sacrifice des loix de Rome, & s’il faut, l’abandon de l’Empire même.
Au regard des Anges rebelles, l’Ecriture nous apprend assez leur malheur éternel : elle nous prévient aussi sur leur malice outrée, sur leur pouvoir considérable, sur l’étendue de leurs connaissances, sur leur industrie toujours agissante pour nous perdre : elle nous représente ces esprits apostats sous le titre d’ennemis les plus redoutables du genre humain ; afin que nous soyons sans cesse attentifs à leurs attaques, et que nous les repoussions avec vigueur. […] « Je l’ai déjà dit tant de fois : évitons ces dangereuses folies ; nous ne saurions être trop attentifs à nos sens ; veillons sur eux avec une sévérité qui les retienne sans cesse dans le devoir. […] vous en avez sans cesse la tête remplie, vous en êtes sans cesse occupés. » Saint Chrysostome pousse cette invective, et donne aux spectacles les couleurs les plus noires dans un détail vif et animé de ce qui s’y dit, de ce qui s’y chante, de ce qui en arrive après cela de plus funeste. […] La passion y est toujours prête à se soulever contre la raison, et le devoir y a sans cesse à lutter contre le penchant au mal : on ne s’y remplit l’esprit que de bagatelles, et l’on en sort d’ordinaire incapable, au moins pour quelque temps, de s’appliquer à des occupations sérieuses.