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126. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Vous nous demandez sans cesse si les Spectacles et les autres plaisirs publics sont innocents pour des Chrétiens ? […] Un homme qui a bien travaillé, est satisfait, quand il cesse de travailler, et se divertit à tout ce qui le désoccupe. […] Desprez de Boissy 33 : « Que les Théâtres n’y sont pas ouverts pendant toute l’année, que la plupart des acteurs n’y font le métier d’histrions que pendant le temps des folies épidémiques du Carnaval : qu’au reste la tolérance, dont le Gouvernement civil use à leur égard, n’est point partagée par le ministère ecclésiastique ; puisqu’à Rome, comme ailleurs, les Prédicateurs ne cessent de tonner dans les chaires contre ces funestes amusements, et que les Confesseurs instruits n’y ont pas moins de zèle à se déclarer contre ces plaisirs si contraires à la Morale chrétienne. […] Nous instruisons un moment, mais nous avons longtemps séduit ; et, quelque forte que soit la leçon de Morale qui termine la pièce, le remède est trop faible et vient trop tard. » Louis Riccoboni, célèbre acteur du Théâtre italien de Paris, auquel il renonça par principe de religion, convient, dans l’un de ses ouvrages imprimé en 1743 et 1767, que, dès la première année qu’il monta sur le Théâtre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté.

127. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Nous nous contentons de cacher à la vue ce que la nature a destiné pour la conservation de notre espece, de peur d’accoutumer nos yeux à des objets qui vus sans cesse plaisent moins. […] C’est bien pis au théatre, où les rôles variés sans cesse sont presque tous des rôles de gayeté, de frivolité, de plaisanterie, de galanterie. […] La scene, la poësie, les romans rappellent sans cesse ce langage muer, & lisent dans les cœurs par les couleurs, les regards, les parures, les gestes, qui président à la toilette ; l’empire des passions, l’amour est le vrai baigneur, la vaie femme de chambre. […] Il faut être bien pauvre pour recourir sans cesse aux emprunts, & se trouver bien laid, pour avoir besoin de tant d’embellissemens.

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