Le Fils de Dieu a porté, contre les amateurs des joies profanes du monde, cet arrêt formidable : Malheur au monde, à cause des scandales qui y règnent 8 ! […] Il ne dit pas : Celui-là périra, qui est dans le péril ; mais celui qui l’aime et s’y expose. » « Qui que vous soyez donc, qui plaidez la cause des Théâtres, vous n’éviterez pas le Jugement de Dieu. » Fénélon, dans sa Lettre à l’Académie française, s’explique en ces termes : « Je ne souhaite pas qu’on perfectionne les Spectacles, où l’on ne représente les passions corrompues que pour les allumer. […] On y présente l’amour comme le règne des femmes : c’est pourquoi l’effet naturel de ces pièces est d’étendre l’empire du sexe, et de donner des femmes pour les précepteurs du public… » « La même cause qui donne sur le Théâtre, l’ascendant aux femmes sur les hommes, le donne encore aux jeunes gens sur les vieillards ; et c’est un autre renversement des rapports naturels, qui n’est pas moins répréhensible.
M. de Cailhava, dans son dernier écrit, qui a pour titre : Les causes de la décadence du théâtre, et les moyens de le faire refleurir, a parfaitement démontré que cette décadence n’étoit occasionnée que par le défaut de rivalité et de concurrence ; mais plus littérateur que publiciste, il a moins considéré le grand intérêt de la conservation des principes qui tiennent à notre liberté, que son amour pour l’art dramatique qu’il a cultivé avec succès. […] Avancer que le grand nombre des acteurs nuira aux progrès de la déclamation, c’est comme si l’on disoit que le grand nombre des auteurs dramatiques est la cause de la décadence du théâtre. […] Les pièces de théâtre, soit imprimées, soit manuscrites, ne pourront être jouées sur aucun théâtre public pendant la vie de l’auteur, ou moins de cinq ans après sa mort, sans son consentement exprès et par écrit, ou de celui de ses ayans cause.