Il y défend la lecture de certains Poètes dramatiques, et encore plus les spectacles ; parce que ces sortes de divertissements sont capables d’entretenir le mal et de faire retomber le malade. […] Rien n’est capable de les contenter qu’un texte évident des saintes Lettres : ils hésitent, ils chancellent ; parce qu’il n’est pas dit expressément : Tu n’iras point à la Comédie, ainsi qu’il est dit : Tu ne tueras point. […] Nos sens sont quelque chose de plus pour le salut de notre âme, que ne sont les dehors d’une Place pour sa conservation : défendons-les par une vigilance continuelle contre tous les objets capables de les blesser. » J’omets le témoignage de saint Ambroise,In Psal. 119. […] Mais on ne saurait nier non plus, que le Théâtre n’ait fait en ce genre des conquêtes presque infinies ; et il n’y a pas lieu de s’en étonner ; on prépare pour cela les moyens les plus capables de nous surprendre : c’est la nature, la passion, le sentiment qui parlent dans les Acteurs ; leur voix, leurs gestes, leur regard, leur air ; tout est expressif dans eux et touchant. […] Je mets ici à part les intérêts de la conscience et les vues de l’Eternité : quoique ce soient là les objets essentiels, il en est d’autres capables de faire impression sur les femmes.
Quoi qu’il en soit, le but, le propre objet des spectacles, n’est autre que d’exciter, de nourrir & d’enflammer les passions, l’orgueil, l’ambition, la haine, la colere, la vengeance, & sur-tout l’amour profane qui paroît sur le théâtre comme une noble foiblesse, & avec tous les agrémens les plus capables de l’inspirer.