/ 376
243. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Les amateurs de Paris n’ont pas besoin d’aller à Venise, ils y trouvent des théatres, des actrices, des courtisannes sans nombre, & le marché est bientôt conclu à un prix raisonnable. […] Et ailleurs : Je n’ai besoin, ni de l’Empereur, ni du Pape pour légitimer mes enfans ; les sentimens de mon cœur leur épargnent toutes ces vaines cérémonies. […] Le plaisir n’a pas besoin d’art, la nature le fait goûter, & en fait mieux que le poëte tracer les tableaux, & faire sentir l’agrément.

244. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Nos Dramatiques mettent des obscénités dans la bouche même du sexe : les personnages et les pièces que je me suis contenté de nommer en sont des preuves sensibles ; et s’il en était besoin, ces preuves pourraient être multipliées presque à l’infini ; car les Comédies chez nous sont rarement innocentes de ces désordres ; les Tragédies mêmes n’en sont pas toujours nettes. […] Encore une fois, la modestie est le caractère propre du sexe ; c’en est l’ornement ; c’en est le rempart : elle a été établie par la Providence comme garde de la vertu ; et afin qu’elle ne manque jamais au besoin, elle est entée, pour ainsi dire, sur la disposition naturelle du corps ; elle est même proportionnée aux différents âges, et plus agissante dans les jeunes gens lesquels ont les passions plus vives. […] Je pourrais joindre à ce que j’ai recueilli du Théâtre d’Athènes et du Théâtre de Rome, les témoignages d’Aristote et de Quintilien, ces deux personnages célèbres : mais je les réserve à des besoins plus éloignés pour venir à ce qui est plus proche de nos temps, et qui s’est pratiqué chez nous.

/ 376