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411. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Ainsi cette sacrée Maxime de l’inviolable autorité de la Parole de Dieu, ne sert que d’ombre, pour la Théorique, demeure sus la langue pour le discours ; estimée de nul usage, comme une monnaie inutile fors qu’à conter et jeter ; ou comme un beau fruit, venu hors sa saison, qu’un chacun regarde et loue, mais personne n’en mange. […] Chrysostome éclaircit ce passage par une belle similitude. […] Je confesse qu’ès Comédies et Tragédies, il y a de belles sentences, des préceptes utiles, et avertissements sérieux : Mais ce n’est pas ce que demandent ceux, qui crient contre nous : Ils ne les goûtent point, en les lisant ès livres, en les oyant prononcer à un Ecolier ; ne daigneraient faire trois pas, pour les apprendre, se souciant encore moins de les pratiquer : Enfin, ils n’y tâteraient jamais, s’il n’y voyaient ces déguisements ; s’ils ne sentaient la fumée de ces sauces de la cuisine infernale. Je m’en rapporte à leur conscience, s’ils ne prennent mille fois plus de plaisir à voir une farce, qu’à ouïr une moralité, s’ils ne béent plus après un mot de gueulecz, qu’après un grand nombre de belles sentences : En vain aussi ferait-on des ordonnances pour empêcher les excès, pour y garder la modestie : Ne sait-on pas, combien les premiers commencements en étaient petits et simples ? […] [NDE] belle, honorable.

412. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Mais tout cela, dira-t-on, paraît sur le théâtre comme une faiblesse, « Quand on l’accorderait ainsi, aux défenseurs des spectacles, ils ne pourraient nier qu’il y paraît comme une belle, une noble faiblesse, comme la faiblesse des héros et des héroïnes, enfin comme faiblesse si artificieusement changée en vertu qu’on l’admire, qu’on l’applaudit sur tous les théâtres, et qu’elle doit faire une partie essentielle des plaisirs publics ; et cette noble faiblesse de quelque manière qu’on la tourne et qu’on la dore, dans le fond, ce sera toujours, quoiqu’on puisse dire, la concupiscence de la chair. […]  » A l’occasion de la loi sur la police des théâtres, nos chambres législatives retentirent des mêmes plaintes*. « Les grandes, les belles productions, dit M. […] Est-ce la Juive où les beaux sentiments se trouvent du côté des Juifs, et où l’on fait mentir l’histoire pour faire détester le caractère des catholiques ; où travailler le dimanche «  c’est bien mériter du Ciel, fuir le vice et la paresse, c’est honorer l’Éternel  » ; où l’on voit les intrigues, la haine, la vengeance, le parjure et la rage de l’amour accompagnés de blasphèmes et de malédictions, qui font frémir.

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