Tout ce qui est au bal est péril. […] puisqu’au moment qu’elle entre dans le Bal toutes les vertus l’abandonnent, et tous les vices l’entreprennent ? […] Qui est le mari qui va au bal, qui ne trouve que les autres femmes sont plus belles que la sienne ? […] Mais quelle bonne intention peut conduire une personne au bal ? […] Laquelle est-ce de toutes ces intentions qui peut dégager le bal de toutes les dispositions qu’il donne au péché.
Puisque donc le bal et la danse est une espèce de spectacle, ce serait combattre la raison, et l’esprit de ces Ecrivains Apostoliques, que de ne pas vouloir qu’elle soit comprise dans cette générale condamnation. […] Jean Gerson dans un de ses Sermons contre la luxure, dit, « Qu’il est très malaisé, à cause de la fragilité des hommes, qu’on danse sans commettre beaucoup de péchés, et que tous les péchés se trouvent et paraissent à leur tour dans le bal. » Gerson in part. 4. serm Dominica tertiæ Advent. […] « Les sauterelles ont été produites de la fumée du puits et de l’abîme, et sont montées sur la terre. » Et un peu après, « Et ces sauterelles sont semblables à des chevaux préparés pour le combat, et elles ont des couronnes, qui semblent dorées, sur leurs têtes. » Il conclut enfin que dans le bal se trouve la pompe du siècle, le feu de l’impureté, la superbe et la vaine gloire, et que les hommes par conséquent y deviennent ennemis de Dieu. […] Et toutes les âmes qui ont quelque crainte de Dieu, et quelque sentiment solide de piété, souhaitent ardemment que cette mauvaise coutume soit détruite et anéantie ; leur désir est bien raisonnable et bien juste ; car outre les maux fréquents et ordinaires, desquels nous avons auparavant parlé, nous en pourrions rapporter d’autres qui se rencontrent plus particulièrement dans les bals ou dans les danses qui se font dans les villes ; mais qui sont si étranges que les oreilles chastes et pieuses ne sauraient le souffrir.