Nous n’avouons pas toujours cette disposition d’esprit, principe de nos actions ; mais elle se manifeste par nos discours. Mithridate à son arrivée avoue la sienne à son Confident. […] J’avoue que le Poëme Dramatique est fait pour être représenté, & je soutiens en même tems qu’il n’est jamais bon, quand il ne se fait pas lire. […] J’ai prouvé plus haut que la douleur ne nous fait jamais chanter, c’est ce que je puis prouver encore par l’Opera même, par Quinaut lui-même qui avoue la même chose quand il fait dire après la mort d’Alceste : Que notre zele se partage, Que les uns par leurs chants célébrent son courage, Que d’autres par leurs cris déplorent ses malheurs. […] Les Italiens avouent que leur Poësie Dramatique Musicale, après avoir fait tomber leur Tragédie, devint elle-même si monstrueuse qu’il y fallut mette ordre.
Avouons que le genre que nous est si cher, rendra la Postérité joliment spirituelle, & tout-à-fait charmante.