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77. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

« Mais ce souffle immortel (l'âme) est l'esprit de Dieu même, Tremblez qu'il n'ait sur vous attiré l'anathème. » Que signifie ce galimatias ? […] Mais comment l'esprit de Dieu peut-il attirer l'anathème ? […] Les meilleurs Acteurs n'attireraient personne, s'ils ne jouaient que les vies des Saints, les plus médiocres attireront la foule par les amours des Dieux.

78. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

à connaître l'amour, à ne pas craindre, à satisfaire les feux naissants que la nature allume, que les objets attirent, dont la représentation fait une incendie. […] La vertu y est plus attaquée : des charmes naturels, une douceur engageante, le soin continuel de plaire, attirent un essaim d'adorateurs, qui tantôt surprennent dans leurs pièges, tantôt abusent de la facilité dans leurs entreprises. […] Mais le public, qui savait bien que ce n'était qu'une adresse pour attirer la Reine et les Dames de la Cour, et en obtenir bien des aumônes, le public n'a pas pris le change et n'a pas même cru que cet exemple, malgré la piété reconnue de S. […] Il serait injuste de mettre tous ces défauts sur le compte de leurs maîtresses, qui pleines de mérite, de talents, de piété, ne leur donnent que de sages leçons et de bons exemples ; mais les liaisons de cette maison avec la Cour, qui y attire ce qu'il y a de plus grand, l'air de magnificence qui y règne, la familiarité avec des compagnes de la plus haute naissance, les idées de leur noblesse, tout peut et doit faire les plus vives impressions sur de jeunes cœurs susceptibles de tout.

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