Aussi instruisent-elles par leurs exemples, attachent-elles par leurs faveurs, retiennent-elles par leur adresse.
» Secondement, il prouve que les Spectacles doivent être condamnés par le jugement que font les hommes de ceux qui les représentent, qui passent dans le sentiment commun pour des gens infâmes17. « Peut-on, dit-il, un aveu plus fort de la méchanceté de ces Spectacles que la note d’infamie qui est attachée à ceux qui les font, quelques plaisants et agréables qu’ils soient d’ailleurs » ; d’où il infère18, que si les hommes les traitent de cette manière, Dieu punira ces Acteurs bien d’une autre sorte. […] Et dans un autre endroit, savoir dans son Homélie 24 touchant la lecture des livres des Païens, vers la fin il dit : que pour conserver la pureté de son âme il faut éviter le plaisir des sens, qu’il faut fuir à cette fin les Spectacles et la musique que l’on y chante qui n’est propre qu’à corrompre l’âme, et à irriter les passions31. « Il ne faut point, dit-il, être curieux de voir ces Spectacles, et les vaines représentations de ces Charlatans, il ne faut point non plus prêter l’oreille à ces airs qui ne tendent qu’à corrompre l’âme : car cette espèce de musique ne porte point ordinairement d’autre fruit que l’esclavage et la dégradation de l’âme, outre cela elle irrite les passions ; et il conclut en disant : nous avons une autre musique bien meilleure que celle-là, et qui nous porte à nous attacher à des choses bien plus excellentes. […] De la manière dont saint Charles parle de la Comédie, on ne peut pas dire qu’elle ne soit défendue qu’aux Clercs ; de même quand il est dit au Titre de la célébration des Fêtes, nombre 11 et 12 du troisième Concile de Milan, que la Comédie doit être défendue aux jours de Fêtes67, du moins aux heures du Service divin, on ne peut pas conclure légitimement qu’elle soit permise aux autres jours : car saint Charles apporte des raisons générales qui prouvent qu’elle est défendue à toute sorte de personnes en tout temps ; elle doit néanmoins être plus défendue aux Ecclésiastiques, qui sont des personnes attachées à l’Eglise qu’aux Séculiers, et elle doit être plus défendue aux heures du Service divin qu’en tout autre temps.