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296. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

« Mes chers frères, dit le cardinal Delci avec trente-six autres tant cardinaux qu’archevêques et évêques d’Italie, mes chers frères, ne vous laissez pas séduire par les guides qui, peu instruits dans l’art de conduire les âmes, osent vous permettre d’aller aux spectacles et assurer que tout ce que nous pouvons vous dire pour vous en éloigner ne sont que des déclamations des SS.  […] Dorat, grand amateur du théâtre, nous dit dans ses réflexions sur l’art dramatique, qu’on va aux spectacles pour y retrouver ses penchants et ses vices. « Si les pièces présentent quelquefois des leçons de vertu, dit M.  […] En présence de cette nuée de témoignages irréfragables, qui osera dorénavant élever la voix en faveur du théâtre, fut-ce même sous le vain prétexte de favoriser la littérature par l’art dramatique ? […] l’homme du monde, l’homme de l’art parle comme le prédicateur. » *.

297. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Les femmes qui dansoient sur le Théâtre, pouvoient jouer dans la Comédie, mais non pas dans la Tragédie, parce qu’elles n’auroient pas en la force de pousser leur voix comme des hommes ; mais elles eussent possédé aussi-bien qu’eux, & peut être plus finement qu’eux, l’Art de faire les gestes : pourquoi ne les en chargeoit-on pas, si la Déclamation étoit partagée en deux Parties ? […] Rien n’est si naturel, sans doute : mais rien n’est si difficile à l’Art que de bien imiter la Nature. […] Jusques-là il a raison : mais comment le concilier avec lui-même, lorsqu’il soutient que cette Déclamation pareille à la nôtre, étoit notée, & composée par des hommes consommés dans la science des Arts Musicaux, dont la profession étoit de noter & de faire représenter les Piéces Dramatiques des Poëtes ? […] Les Ecrits de Cicéron, malgré cet Art qui y regne, lui paroissent n’être point travaillés, fluunt illaborata, parce que Cicéron qui n’avoit pas d’oreille pour les Vers, ni peut-être pour la Musique, étoit pour ainsi dire, Musicien en Prose, par cette harmonie qu’il trouvoit naturâ duce melius quàm arte.

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