La Cour est un théatre où tout est emprunté, joie, tristesse, fierté, soumission, haine, amour, on ne paye que de fictions, on ne voit que des apparences, tout y est à deux visages, toutes les paroles à double entente, tous les sentimens affectés. […] Dans Plaute & dans Térence on ne voit que de jeunes foux qui après avoir, par quelque tromperie, tiré de l’argent de leurs pères pour suivre leurs amours déréglées, sont enfin richement mariés, & des esclaves qui après avoir conduit toute l’intrigue, obtiennent la liberté pour récompense.
La Scene faisoit voir des Temples ou des Palais, & le sujet ou la Fable comprenoit les amours ou les exploits de quelque Divinité passionnée, ou de quelque illustre Mortel. […] La Scene estoit un tissu d’arbres & de verdure, & le sujet ou la Fable un evenement ou une representation de quelques amours bocageres.